Et si on disait OUI à la complémentarité homme-robot !

L’accélération des mutations technologiques a mis l’accent sur un certain nombre de débats liés à l’emploi. Plus étonnant encore, elle entraîne aujourd’hui les robots sur le banc des accusés. Et pour cause, les robots nous font peur car nous craignons d’eux qu’ils nous volent notre travail et nous renvoie tous au chômage. Cette crainte pourrait sembler justifiée à la lecture du rapport du cabinet de conseil en stratégie Roland Berger, qui affirmait en octobre 2014 que d’ici à 2025, 20% des tâches pourraient être automatisées, menaçant alors 3 millions d’emplois en France, dans des secteurs divers tels que l’agriculture, les services et le bâtiment.
Et si nous envisagions un autre scénario ? Plusieurs auteurs ont leur avis sur la question.
Pour sa part, R. Chatila, chercheur et expert en robotique ne voit pas les robots comme une menace pour l’homme, mais bien comme une ressource : il ne s’agirait pas de prendre son travail, mais de l’aider. Cette idée se trouve ainsi tout à fait en lien avec la cobotique, une technologie qui utilise la robotique, la mécanique, l’électronique et les sciences cognitives pour assister l’homme dans ses tâches quotidiennes. De plus en plus utilisée dans le domaine médical, la cobotique rappelle ainsi la complémentarité des hommes et des machines, ses effets positifs souvent négligés et cette idée que l’on est capable de faire mieux à deux plutôt que tout seule.
Cette complémentarité s’inscrit alors dans une stratégie “d’augmentation” de l’homme, qui porte la réflexion sur la façon dont le travail pourrait être approfondi, et non diminué, par une utilisation plus poussée des machines.
Penchons-nous à présent sur la fonction RH.
Là encore, nous ne pouvons que constater l’impact de la robotisation sur certains domaines, tels que le processus de recrutement. Des idées sont notamment proposées pour des recrutements hybrides : moitié robots, moitié humains, pour travailler main dans la main. Ici il ne s’agit pas de rôle de recruteur, mais bien de lui permettre de gagner du temps dans la sélection des CV en s’appuyant sur les données et en utilisant les algorithmes pour déceler les hard skills (les compétences techniques). L’évaluation des softs skills (les qualités) est, elle, laissée au soin du recruteur, qui sera au final le seul en mesure de déterminer si le candidat correspond au profil recherché.
En étendant le champ d’application de la robotique à l’assistance au geste dans de nombreuses activités professionnelles, la collaboration rapprochée entre l’homme et les robots offre un partage de l’activité et est surtout une opportunité qui permet d’associer au mieux les capacités physiques et cognitives de l’homme avec la machine. Du côté des RH, le robot devient notamment un assistant doté d’une incroyable puissance de calcul et absorbant les tâches chronophages sans pour autant dépersonnaliser le recrutement car en bout de processus, c’est bien un homme que nous trouverons.
Posted on: 25 mai 2017, by : M2 GRH Multinationales