Analyse des cultures Finlandaise et Estonienne : Le modèle d’Hofstede

Hofstede a décrit les différences culturelles de nombreux pays sur les 5 continents et propose la grille de lecture suivante pour comparer les cultures nationales : l’importance de la distance hiérarchique, l’orientation individualiste ou communautaire, la relation à l’incertitude et à l’ambiguïté, l’orientation masculine ou féminine des valeurs .

En faisant passer le cas de la Finlande au crible de cette grille de lecture nous pouvons constater que la Finlande se caractérise par les éléments suivants :

Importance de la distance hiérarchique :

Selon Hostede, la position géographique est l’élément le plus influent sur ce critère. Ainsi ce dernier a observé que les pays les plus proche de l’équateur avait la distance hiérarchique la plus forte. De même les Etats avec une population faible ont une propension plus forte à avoir une distance hiérarchique faible. La Finlande obtient un score de 33 sur ce critère. Le score le plus élevé est attribué à la Malaisie (100) et le plus faible à l’Autriche (11). En comparaison la France a un score de 68 et l’Estonie de 40. Ce score semble en adéquation avec la distance à l’équateur de ces 3 pays, le résultat de l’Autriche est relativement surprenant car ce n’est pas le pays le plus éloigné de l’équateur.

On peut observer que la Finlande a une population de 5, 4 millions d’habitants et une densité de population de 17,9 habitants au km², en comparaison la France a 67 millions d’habitants et une densité de population de 98,8 habitants au km². L’Estonie 1,3 million d’habitant et une densité de population de 29 habitants au km². Le critère géographique prime bien sur le critère démographique dans l’analyse de la distance hiérarchique. Au-delà du critère géographique le score relativement élevé de la France peut s’expliquer également par son histoire.

Orientation individualiste ou communautaire :

Selon G.Hostede, un autre critère déterminant réside dans les relations qu’ont les individus d’une même collectivité entre eux. Les sociétés communautaires favorisent le temps passé en groupe alors que le les sociétés individualistes favorisent le temps passé par les individus pour leurs vies personnelles. G. Hostede établi un lien entre développement économique et individualisme, les Etats les plus développés économiquement ayant un rapport fort à l’individualisme. Les résultats de l’étude d’Hostede donne les résultats suivants : Finlande 63, France 71, Estonie 60. Ce résultat indique que la France a un rapport sensiblement plus élevé à l’individualisme que la Finlande ou l’Estonie. Le PIB par habitant (en USD) de la Finlande est de 40.346, celui de la France de 40.537 et celui de l’Estonie 26.998.

On peut voir ici que la situation économique n’est pas le seul critère en jeux car la France et la Finlande ont des situations économiques comparable en terme de PIB/Hab et pourtant l’écart est très net avec la France très individualiste (71) et la Finlande modérément individualiste avec un score de 63. En comparaison les USA obtiennent la note la plus élevée (91) et le Guatemala la plus faible (6).

la relation à l’incertitude et à l’ambiguïté :

Cette caractéristique permet d’évaluer l’attitude des individus et des entreprises face au risque et leur capacité à gérer l’incertitude. Une faible tolérance au risque engendrera une mise en place de procédures standardisées, d’outils de planification et de discipline. Il n’y a pas de facteur clair permettant d’expliquer ce rapport à l’incertitude, on peut cependant noter que les pays ayant un faible rapport à l’incertitude auront tendance à mettre en place les outils précités. De plus les situations d’incertitude vont générer chez ses membres de l’anxiété ainsi qu’une plus forte émotivité pouvant se traduire par une certaine agressivité. Les résultats de l’étude sont les suivants :France (86), Finlande (59), Estonie (60), le pays avec le résultat le plus élevé est la Grèce (100) et le plus faible est Singapour (0).

L’orientation masculine ou féminine :

Les valeurs masculines ou féminines distinguent deux extrêmes à savoir : L’importance accordée à la réussite personnelle (valeurs masculines) et l’importance accordée à l’environnement social et l’entraide (valeur féminine). L’orientation forte en faveur d’une ou l’autre valeur marquera la politique de l’entreprise ou du pays. Ainsi les résultats économiques seront mis en balance avec le climat social ou l’impact écologique. L’orientation masculine génère les résultats suivants : Estonie (30), Finlande (26), France (43). Le pays ayant le chiffre le plus haut est le Japon (95) et le pays avec le chiffre le plus faible est la Suède (5)